Innervé de l’alto véloce de MAHANTHAPPA et du trombone sculptural de MICHAEL DESSEN, le quintette de MARK DRESSER donne sur Nourishments la preuve par cinq d’une verve créative insolente. Contrepoint, déphasages de cycles, ralentissements et supenses (à la façon du 2ème quintette de MILES), conglomérats de notes détimbrées, frottements et microtons (ah ! l’hyperpiano de MARONEY) sont quelques uns des multiples ressorts actionnés par l’ancien contrebassiste de BRAXTON, sur qui le partenariat n’aura pas laissé qu’une vague empreinte. Amateurs du CLAUDIA QUINTET, des combos de TIM BERNE ou de DAVID BINNEY, d’un jazz alambiqué pour son seul plaisir, et autres déclarations lumineuses et sensibles juqu’à l’outrecuidance, vous ne resterez pas sur votre faim.
“2e album en septette et chapitre crucial de la foisonnante discographie du contrebassiste MARK DRESSER qui ramasse l’ensemble de ses cheminements esthétiques, les fait se rejoindre et s’épanouir en une écriture fluide, exsudant une énergie proprement mingusienne (…) Clou du disque, le dynamique Ain’t Nothing But A Cyber Coup & You voit trombone, flûte et clarinettes tourbillonner sans entraves sur un rythme propulsif façonné par un JIM BLACK déchainé. Valse bousculée, excursion harmolodique, recours aux microtonalités : la panoplie du leader lui permet de donner corps à ses idées les plus folles.” (DAVID CRISTOL / Choc Jazz Magazine juin 2019)