Orkhestra International

Avec SUENAGA TOGI, TOYOSAWA HEIKICHI, AZUMAYA KAMANOSUKE, SUMAKO OF SHINBASHI, UEHARA SAKIMA, TAKAHASHI KIYOKUSA, FUKUSHIRA KADO, YANAGIYA KOSAN, MIMASUYA KACHIGURI, UMEWAKA MANZABURO, UMEWAKA ROKUROU de l’école KANZE NOH, NOKIKEN HANADOU, SHIMEJU (YOSHIW

C’est à FRED GAISBERG de la “Gramophone Company” (plus tard rebaptisée “La Voix de son Maître”) qu’on doit au début du XXe siècle les premiers enregistrements sur disque souple en Asie. Sa première terre d’élection fut précisément le Japon. Ces archives survivraient aux guerres contre la Russie et à la Chine, à la 2^ème guerre mondiale, aux révolutions technologiques faisant impitoyablement table rase du passé, et transmettent les traces d’un monde anti-déluvien, celui d’une culture quasi éteinte. La sélection présente (mêlant théâtre gagaku, récitaux de shakuhachi, de shamisen, contes et chants folkloriques divers) couvre neuf années de prises de sons, de 1903 à 1912, très exactement. Agrémentées de quelques repiquages d’antiques 78 tours documentant la période concernée. Une sélection montée par ROBERT MILLIS (producteur d’Indian Talking Machine, Victrola Favorites, Climax Golden Twins, Phi Ta Khon: Ghosts of Isan, This World is Unreal Like a Snake in a Rope, etc, et auteur de The Crying Princess : 78rpm Records from Burma et de Scattered Melodies : Korean Kayagum Sanjo) lequel a d’autre part écrit les notes du livret. Edition limitée.

Le deuxième volume de la série de LAURENT JEANNEAU nous fait entendre la musique des Harak et de divers groupes ethniques Brao résidant dans les provinces du Xekong, du Champasak et de l'Attapeu. Soit le berceau culturel du Molam. Les ensembles de gongs, d'instruments à cordes et de percussion, et de poésie chantée ont été enregistrés avec en arrière fond les rumeurs de la forêt et des villages.

Toute première rétrospective sonore autour de la carrière de PHUONG TAM, l’une des plus précoces chanteuses  de rock vietnamien. On se souvient qu’au tournant des années 60/70, Saigon fut l'une des capitales du rock en Asie du Sud-Est. Traitant de la guerre et de l'amour se perfusant inévitablement l'un l'autre en cette période bouleversée de l'Histoire, les chansons furent enregistrées dans des studios de fortune mis en place par les unités américaines à Saigon afin de paraître au format 45 tours ou K7. Le Tan Nhac (à traduire par musique moderne) vietnamien ne s'étant déjà pas privé, depuis la fin du XIXe siècle, d'emprunter à la culture européenne (du fait de la présence française), il persista à le faire dans les années 60 lorsque débarquèrent les G.I., nouveaux résidents de la capitale vietnamienne, apportant avec eux les rythmes surf-rock, beat, et twist qu'ils propagèrent sans retenue. Suite à la parution de Saigon Rock & Soul : Classic Tracks 1968-1974 en 2010, son producteur MARK GERGIS fut approché par la descendance de PHUONG TAM, en l’occurrence sa fille HANNAH HA, et grâce à elle comme avec l’aide de collectionneurs put monter cette compilation-rétrospective de plus de vingt-cinq chansons restaurées et remastérisées. Le livret de trente-deux pages abonde en photos inédites, extraits de presses, annonces de night-clubs, partitions originales, etc.

Contracté à partir de quarante heures de tournage, le reportage d'HISHAM MAYET (Ceremonial Pageantry in the Sahel) suit le fleuve Niger, celui que les Touaregs surnomment le fleuve des fleuves, sur un tracé d'environ 500 kms, du Sahara à la savanne, traversant le Mali et le Niger. Dans l'esprit des films de JEAN ROUCH, les images fascinantes (qu'accompagne une bande-son ininterrompue) rapportent les danses sacrées des Wogo (une tribu insulaire) autour de leurs habitations peintes, les joutes vocales des Wodaabe (un sous-groupe peul aux visages d'une beauté subjugante), un duo hypnotique pour guitare touarègue et molo (le luth des Zarma), les récitals de griots, des rites dogon, etc… Dans la bonne tradition des productions Sublime Frequencies qui ne commentent jamais mais se bornent à transmettre sans ambages ni vulgarisations réductrices type Connaissance du Monde, ce documentaire enchanteur illustre à merveille la vieille prière soufie : “Seigneur, accrois mon émerveillement”.