Orkhestra International

HANS REICHEL, guitares

Natif de Wuppertal, HANS REICHEL (1949-2011) fut un des grands innovateurs de la guitare, par ailleurs luthier et inventeur du daxophone (lame de bois de la famille des idophones, excitée au moyen d'un archet). Son jeu guitaristique parfois empreint d'une verve romantique le place quelque part entre DEREK BAILEY et… RY COODER ! Et a pu séduire aussi bien les amateurs de free-music européenne (c'est le label FMP qui publia ses premiers disques) que ceux d'ambient. On le découvre à la même époque sur le Guitar Solo 2, une compilation des guitaristes les plus innovants de la planète que produisit FRED FRITH en 1976. Rappelons qu'il fut aussi l'invité de la toute première édition du festival des Musiques Innovatrices de Saint-Etienne en 1987. Sorti en 1973, le premier disque d’HANS REICHEL distille des sonorités de luth (guitares acoustiques et électriques cependant) comme aurait pu les imaginer un HARRY PARTCH. Entre blues, jazz, baroque et contemporain, les mondes sonores d'HANS REICHEL ne ressemblent à rien d'entendu - on ne lui connaît à ce jour aucun suiveur -, mais nous enchantent dès les premières résonances enclenchées. Superbe !

Coïncidant avec une exposition des partitions originales de WADADA LEO SMITH à la Chicago Renaissance Society (Ankhrasmation : The Language Scores, 1967-2015), le label Corbett Vs Dempsey enfonce le clou en publiant trois enregistrements inédits du trompettiste à Los Angeles en décembre 1977. Avec juste une trompette, un bugle, des percussions, des gongs et une flûte, mais d'une sonorité claire comme d'une limpidité mélodique sans précédents, WADADA LEO SMITH confirmait il y a 40 ans son entrée dans le panthéon des grands de l'AACM.

BYARD LANCASTER, saxophone alto KHAN JAMAL, vibraphone / MONNETTE SUDLER, guitare / BILLY MILLS, basse / OMAR HILL, percussions / RASHID SALIM, congos / DWIGHT JAMES, batterie

Fondés par le vibraphoniste KHAN JAMAL au début des années 70, les SOUNDS OF LIBERATION mixaient soul-funk, free et spiritual jazz au sein d'une fête des sons euphorique et libertaire. Ils se reformèrent trente ans plus tard, participant notamment au Festival Jazz de la Villette en 2006. Une décennie après la réédition de leur 1er disque (POR 1508) originellement sorti en 1972, le label Corbett vs Dempsey ravive le souvenir de ce groupe en publiant un live inédit (à l’Université de Columbia de New York en 1973) de cinq morceaux avec BYARD LANCASTER en invité d’honneur. Cet enregistrement serait sans doute devenu leur 2e album officiel si le cours de l’histoire en eut décidé autrement… La pochette divulgue des photos également inédites et s’agrémente d’une mise en page de LEROY BUTLER, proche du groupe, qui à l’époque dessinait les visuels d’un autre ensemble philadelphien illustre, le SUN RA ARKESTRA.

Avec SUN RA, JOHN GILMORE, MARSHALL ALLEN, DANNY DAVIS, PAT PATRICK, DANNY THOMPSON, ELOE OMOE, AKH TAL EBAH, LAMONT KWAMIE MCCLAMB, RUSSELL BRANCH, STANLEY MORGAN, JUNE TYSON, etc

Sorti sur le label maison El Saturn en 1973, mais depuis longtemps indisponible, Discipline 27-II rapporte une autre partie des sessions de Space Is The Place, enregistrées aux studios Streeterville à Chicago la même année. A noter : la reproduction d’une photo inédite du RA de CHARLES SHABACON ainsi que l’ajout d’un inédit concluant la séance. Pan Afro / Discipline 8 / Neptune / Discipline 27-II / Untitled Outtake

Avec SUN RA, JOHN GILMORE, MARSHALL ALLEN, RONNIE BOYKINS, JUNE TYSON, PAT PATRICK, WAYNE HARRIS, CLIFFORD JARVIS, PAT PATRICK, etc

On en a désormais la preuve : sortis en 1971 au sein de la mythique collection Byg/Actuel, les deux volumes de The Solar-Myth Approach donnaient des informations fantaisistes sur les intervenants et les sessions d’enregistrement qu’ils documentaient. S’étalant en fait de 1962 à 1971, ces enregistrements, de New York, Philadelphie ou St Paul-de-Vence, composent une fois rafraîchis une compilation originale de la musique du RA des années 60 destinée au profane comme au fan. Et un "plus" indiscutable désormais, puisqu’aucune des nombreuses rééditions n’offre une qualité sonore équivalente à cette dernière. Une autre version de "Scene 1 Take 1" est ajoutée, en bonus, à la bonne vitesse cette fois (tout en conservant la piste à la vitesse d’origine, semblerait-t-il erronée). Commentaires détaillés d’IRWIN CHUSID. “Autour d'un noyau dur de fidèles, un personnel changeant apparait et disparait au gré d'interventions intenses et brèves, comme dans un kaleidoscope sonore. La musique, faite de longues improvisations collectives, s'organise par conflits et ruptures entre les différentes sections, la pulsation zappant entre polyrythmies frénétiques et longues plages méditatives zébrées de sonorités électroniques.” (STEPHANE OLLIVIER / Jazz Magazine)