Orkhestra International

Le long de ce qu’elle appellera plus tard un “rituel domestique”, la harpiste se fixa comme règle d’enregistrer chez elle, une fois par jour, de juin 2020 à juin 2021. Pandémie oblige, les auditeurs se limitaient à une seule et même personne : son compagnon JEFF PREIS, ainsi que leur chien ! ZEENA PARKINS sélectionna plus tard dix improvisations, élargissant le son et le complétant de pistes de percussions et autres objets résonants. To Dusk s’avère donc être le journal intime d’une période malicieuse de l’histoire planétaire, transcendée par l’une des plus captivantes figures de la Downtown Scene.

FRITS KROGH, saxophone ténor / TOM PREHN, piano / POUL EHLERS, contrebasse / FINN SLUMSTRUP, batterie

L'une des plus rares et des plus précoces expressions du free-jazz européen, daté du 13 octobre 1963 ! Désavoué par le label qui le produisit (seuls deux test pressings virent le jour) jusqu'à ce qu'un album de 1967 le relègue aux oubliettes (Quartet 1967 / ALP 221), cet enregistrement d'un quatuor danois renvoie aussi bien à SONNY ROLLINS (le long solo de ténor de FRITS KROGH en témoigne) qu'à CECIL TAYLOR (pour le choix d'accords et l'usage de clusters), la touche européenne en plus. En bonus un inédit de 1966.

DUDU PUKWANA, saxophone alto, sifflet / MISHA MENGELBERG, piano / HAN BENNINK, batterie, clarinette, alto, trombone

Enregistré lors du festival de Uithoorn en 1978, Yi Yole provoquait la rencontre du saxophoniste des BLUE NOTES et du BROTHERHOOD OF BREATH, DUDU PUKWANA, et du tandem-pilote de l’ICP (MISHA MENGELBERG et HAN BENNINK). Ce disque figure parmi les classiques indétrônés de la free music, connectant, à la fin des années 70, l’effervescence tous azymuts de la scène batave aux riches heures de la créativité artistique sud-africaine, juste débarquée en Europe à l’époque. Capture d’un instant fugace et unique, puisque ces trois statures ne se retrouvèrent qu’une seule fois en studio, voici la première édition individuelle d’un disque passé inaperçu autrefois, remastérisé, et utilisant le graphisme original d’HAN BENNINK comme la photo des bandes master et des annotations inscrites sur le coffret.

Réédition du 4e disque solo, sans conteste son plus lyrique, du guitariste de Wuppertal peu de temps avant qu’il se consacre avec ferveur à son nouvel avatar, le daxophone, dont il va alterner des pièces, sur ses futurs disques, avec celles pour guitare. Enregistré en avril 1981, HANS REICHEL joue de tout un instrumentarium de 6 et 12 cordes, sèches et électriques, avec parfois un micro placé en bas des cordes, sur le chevalet. Les visuels restaurés de la pochette comprennent, entre autres, un arbre généalogique des évolutions de la lutherie du guitariste de 1972 à 1981.  

HANS REICHEL, guitares

Natif de Wuppertal, HANS REICHEL (1949-2011) fut un des grands innovateurs de la guitare, par ailleurs luthier et inventeur du daxophone (lame de bois de la famille des idophones, excitée au moyen d'un archet). Son jeu guitaristique parfois empreint d'une verve romantique le place quelque part entre DEREK BAILEY et… RY COODER ! Et a pu séduire aussi bien les amateurs de free-music européenne (c'est le label FMP qui publia ses premiers disques) que ceux d'ambient. On le découvre à la même époque sur le Guitar Solo 2, une compilation des guitaristes les plus innovants de la planète que produisit FRED FRITH en 1976. Rappelons qu'il fut aussi l'invité de la toute première édition du festival des Musiques Innovatrices de Saint-Etienne en 1987. Enregistré en 1975, sorti en 1976, son second disque, Bonobo, n'avait encore jamais fait l'obet d'une réédition CD à part entière. Indispensable !