Orkhestra International

JOE McPHEE, saxophone ténor / FRED LONBERG-HOLM, violoncelle, électronics

Bien que ces deux se soient retrouvés en de multiples occasions dans le passé (au sein du SURVIVAL UNIT III par exemple), cette session du 11 janvier 2019 est la toute première de leur duo. L’intensité du dialogue ne se mesure heureusement ni en décibels ni en coups d’éclats, mais plutôt dans l’honnêteté et l’intimisme d’une musique de chambre du type de celle entretenue par McPHEE, BONI et JAUME autrefois (Tales & Prophecies). Concis, vibrant et poétique.

Le duo n’avait accouché jusqu’ici que d’un seul album (Emancipation Proclamation / Okka Disk) produit en 1999… Jusqu’à ce 2e disque enregistré deux décennies plus tard ! En ouverture de la session chicagoane du 24 février 2018 le ton est instantanément donné : MCPHEE récite sur Keep Going un texte d’HARRIETT TUBMAN, tandis que DRAKE exécute un rythmique lente et chaloupée “à la MAX ROACH”. Puis les deux intervenants s’embarquent pour une série d’improvisations colorées et expressives, qu’ils dédient à FANNIE LOU HAMMER, MALCOM X, MARTIN LUTHER KING, BARACK OBAMA ou JOHN LEWIS.

MATS GUSTAFSSON, saxophones baryton et slide, alto fluteophone, électronics / JOE McPHEE, saxophone alto, clarinette alto, trompette de poche

Bien qu’actifs au sein des orchestres de PETER BRÖTZMANN et outre le fait que McPHEE fit, un temps, partie du groupe THE THING, les deux soufflants ne s’étaient jamais intronisés au format du duo. Cet enregistrement fabuleux de 2008 passa plus de dix ans dans les tiroirs, le label censé le publier, déclarant finalement forfait. Grâces soit rendues au producteur JOHN CORBETT de l’avoir sauvé de l’oubli - attendez-vous à un choc - et de nous faire partager son fantastique émoi. En illustration de pochette une image troublante de l’artiste CAULEEN SMITH.

Avec JOE MCPHEE, TYRONE CRABB, ERNEST BOSTIC, BRUCE THOMPSON, MIKE KULL, CHICO HAWKINS et OCTAVIUS GRAHAM

Trois formations différentes (entre funky, bluesy, jazzy) du groupe de JOE MCPHEE, BLACK IS THE COLOR, enregistrées dans l’état de New York environ un an avant la sortie du mythique et formidable Nation Time (CVD 054). Extraits de concerts inédits, remontés et remastérisés depuis les archives personnelles de JOE MCPHEE. Photos retrouvées des concerts d’époque. Une réédition capitale afin que l’histoire se complète et s’enrichisse.

 

Avec JOE MCPHEE, ANDRE JAUME, RAYMOND BONI, FRANÇOIS MECHALI, IRENE SCHWEIZER, PIERRE FAVRE, DANIEL BOURQUIN, MICHAEL OVERHAGE et RADU MALFATTI

Cette longue version du morceau d'ORNETTE COLEMAN, Lonely Woman, est une chute inédite de la session du 25 mars 1981 du disque Topology I et II (Hat Art). “Un prélude de FRANCOIS MECHALI d'une élégante précision y introduit l'errance plaintive du thème à jamais obsessionnel que l'unisson des quatre vents soutenu par la basse à l'archet porte à un paroxysme avant une explosive dispersion centrifuge. IRENE SCHWEIZER impose une intense méditation que le sax de JAUME puis le cornet de poche vont creuser-découper jusqu'aux confins des possibles instrumentaux, à l'instar des vocalises gémissantes de la lonely woman incarnée par TAMIA telle un rappel juste avant la résurgence du thème, aujourd'hui inécoutable sans que s'impose la pesanteur du deuil. Mais écrit JOE MCPHEE : révélée après avoir attendu plus de 31 ans, The Loneliest Woman n'est plus lonely.” (PHILIPPE CARLES)