Sous influence de la bossa de BADEN POWELL, LUIZ BONFA ou PAULINHO DA VIOLA, comme du fado de CARLOS PAREDES, on savait le guitariste NORBERTO LOBO expert à juxtaposer des pratiques musicales apparemment éloignées (american primitivism, delta blues, rag-time, samba, jazz, improvisation), mettant une grâce exquise comme une puissance de jeu au service de ses idées musicales. Sous le nom du batteur JOÃO LOBO, ancien partenaire avec lequel le guitariste lisboète entretient une délicate osmose (cf Mogul de Jade en 2013 et Oba Loba en 2015), cette rencontre à trois de tendance free-rock-blues, enregistrée à Bruxelles à l’été 2019, signe une formidable remise en train. Recommandé.
La 3ème publication du solo Love Song, projet ayant eu l’intention de jumeler une composition musicale rigoureusement écrite à une installation sonore, permet à cet extrémiste du Noise, de déployer cette fois une composition pour guitare sèche (et cordes nylon), chaque note venant l’une après l’autre et chaque résonance allant tranquillement jusqu’à son déclin. Parenthèse sereine et introspective pour le guitariste portugais ?
Sous influence de JIMI HENDRIX comme de MASAYUKI TAKANAYAGI, LUIS LOPES est des guitaristes noise portugais recensés probablement le plus extrémiste. On découvrit en 2011 son trio via un premier disque sous son nom, lequel mêlait en un euphorisant délire : hard bop, post-punk et improvisation libre. Voici la suite du solo Love Song, ou comment jumeler une composition musicale rigoureusement écrite à une installation sonore, laquelle suggère par une tonalité rectiligne et obsessive, l’idée de stagnation et de marasme. L’édition s’accompagne des photos nostalgiques de l’artiste ANDRE CEPEDA.
Double performance solo (Paris aux Soirées Tricot Tricollectif en 2017 et Lisbonne au SMUP Parede en 2018) du guitariste LUÍS LOPES à la Gibson ES-340 (une six-cordes réputée pour son large spectre d’harmoniques) amplifiée sur deux canaux distincts. Parfaite complémentarité, équation gagnante.