Faire revivre la musique d’ALBERT AYLER est ce à quoi le trio Spiritual Unity – à la base un quartette puisqu’il incluait le regretté ROY CAMPBELL - se consacre depuis 2004. Reprenant l’œuvre du saxophoniste de façon passionnelle et radicale, les trois musiciens s’inscrivent dans un processus de re-création aussi libre que possible. Au vu des parcours respectifs de ses membres – le batteur est originaire de Chicago, HENRY GRIMES, mystérieusement disparu plus d’une trentaine d’années, fut le propre contrebassite d’AYLER (il ne s’était d’ailleurs pas reproduit au Village Vangard depuis le 18 décembre 1966, date d’enregistrement du disque “Albert Ayler In Greenwich Village”) et MARC RIBOT, auteur de plusieurs albums solo déjà dédiés au saxophoniste (Saints et Don’t Blame Me, entre autres) appartient à la scène new-yorkaise la plus insoumise - comme à l"écoute de cet album, force est de reconnaître que ces reprises de Bells et de The Wizard, de deux thèmes de COLTRANE (Sunship et Dearly Beloved) et de standards (Old Man River et I’m Confessin’ That I Love You) relèvent d’une farouche volonté de synthèse entre spiritual jazz, post-free et improvisation électrique. A noter par ailleurs que ce concert de juin 2012 a été voté par NATE CHINEN du New York Times comme l’un des plus intenses ayant eu lieu à la Grosse Pomme au cours de cette même année.